Des membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), dont des représentants du Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud, étaient à l’Assemblée nationale le 30 mai dernier afin de dévoiler les résultats d’une vaste consultation sur la composition des groupes-classes réalisée auprès de plus de 10 000 enseignantes et enseignants.
Notons que près de 300 enseignants provenant de la Côte-du-Sud ont participé à l’enquête. Il en ressort que 45 % des élèves dans les classes de la Côte-du-Sud éprouvent des difficultés. Les répondants sont aussi catégoriques : 100 % ont déclaré manquer de ressources pour enseigner. Selon eux, 35 % du temps en classe n’est plus consacré à de l’enseignement de qualité.
Au Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, les enseignants consultés estiment que près d’un élève du primaire sur deux n’a pas un cheminement normal pour son âge et son niveau scolaire. Sur un groupe moyen de vingt élèves, ce ne sont pas moins de neuf élèves qui nécessitent des interventions fréquentes ou constantes, et qui ont un impact régulier ou important sur le fonctionnement du groupe. Pour le même groupe au primaire, les enseignants doivent composer en moyenne avec cinq plans d’intervention, six élèves en difficulté et quatre élèves ayant des mesures d’adaptation.
Au secondaire, ce sont près de 50 % des élèves qui n’ont pas un cheminement normal selon l’âge et le niveau scolaire. Pour un groupe de vingt-cinq, on doit composer avec sept élèves en difficulté, sept plans d’intervention et six élèves ayant des mesures d’adaptation. Dans ce groupe type au secondaire, on estime que plus de 40 % du temps en classe n’est plus consacré à de l’enseignement de qualité.
Pour le président du Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud, M. Pascal Côté, il est grand temps que les choses changent. « Nous le répétons depuis des années : la classe ordinaire n’existe plus. Les enseignants sont de plus en plus nombreux à décrocher, car ils ne sont tout simplement plus capables d’enseigner dans ces conditions. »
Changer les choses
Concrètement, le Syndicat estime qu’on exige du personnel enseignant de multiplier les mesures d’adaptation comme s’il avait la charge d’une classe d’adaptation scolaire. Pour retenir le personnel enseignant expérimenté et attirer les plus jeunes dans la profession, les conditions d’exercice de la profession doivent absolument être améliorées. Or, sans convention collective depuis le 1er avril, le personnel enseignant déplore que la partie patronale refuse encore d’aborder la composition des groupes.
« On souhaite tous pouvoir contribuer pleinement à la réussite de nos élèves, mais il faut offrir des conditions d’enseignement qui y sont favorables. Une des clés pour améliorer le quotidien des profs, donc l’enseignement, c’est de prévenir la composition de groupes à défis particuliers. Pour l’instant, la partie patronale ne veut rien entendre », a déclaré M. Côté.
Source : Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud